
Le Chantier
La réhabilitation de la Tour des Abbés, prévue pour 2026–2027, constitue une étape clé du projet. Pensée comme un processus ouvert, cette transformation s’éloigne du modèle classique de restauration pour devenir un véritable projet culturel en soi.
Le chantier n’interrompt pas la vie artistique : il l’amplifie. Chaque phase de travail devient une opportunité d’échange, de création et de transmission.
Résidences d’écriture, expositions éphémères, interventions dans le paysage et ateliers participatifs transforment progressivement le site en laboratoire vivant, où le dialogue entre artistes, artisans, architectes et habitants nourrit la réflexion collective. La pierre, la lumière et la mémoire du lieu deviennent les matériaux d’un récit partagé. Cette temporalité d’entre-deux agit comme un outil de pensée : comment restaurer sans figer, construire sans effacer, accueillir sans dénaturer ?
Ainsi, le chantier du CILA n’est pas un temps d’attente, mais un moment d’invention, un espace où l’architecture, les pratiques artistiques et les présences humaines se répondent pour préfigurer le lieu à venir — un lieu qui se construit autant par la main que par le regard.
Les Fondations
Depuis 2023, le CILA avance avec méthode et cohérence. Les premiers gestes publics — expositions, résidences, collaborations — ont posé les bases d’un écosystème artistique et institutionnel solide. Parmi ces étapes fondatrices : la sécurisation du site, le diagnostic architectural complet financé par la DRAC PACA, la création d’un comité artistique, la coopération engagée avec l’ENSP d’Arles, et la structuration d’un programme de résidences longues. Chaque action, chaque rencontre, chaque partenariat contribue à faire du CILA une plateforme interculturelle méditerranéenne, capable d’articuler le local et le global, la création et la mémoire, le geste artistique et la pensée collective.

Le Territoire
Implanté à Fontvieille, en bordure du Parc naturel régional des Alpilles, le CILA s’inscrit dans une géographie singulière — celle d’un territoire riche en patrimoine, mais encore peu doté en infrastructures culturelles dédiées aux arts visuels. Ce positionnement entre centralité artistique (Arles, Avignon, Aix) et périphérie vivante lui permet d’inventer un autre rythme : hors saison, hors métropole, mais au plus près des habitants. Le CILA ne cherche pas à dupliquer les institutions existantes, mais à combler un manque : offrir une adresse stable aux artistes, un lieu d’échange pour les communautés locales, et un espace de dialogue entre les cultures des deux rives de la Méditerranée. Dans cette perspective, le territoire n’est pas un décor — il devient acteur, matière et partenaire du projet.
Mission
Créer
Le CILA a vocation à accompagner les artistes dans toutes les étapes de leur processus : résidences, recherches de terrain, production d’œuvres inédites ou réactivation de projets existants. Cet accompagnement a pour ambition de dépasser la logique de commande : il favorise la liberté d’expression, la recherche formelle et la prise de risque artistique. Créer, ici, c’est aussi interroger les représentations : donner voix à des récits souvent absents du champ dominant et proposer d’autres façons de voir, de raconter et de ressentir.
Transmettre
La transmission est au cœur du projet. Elle sera traduite par des ateliers, des rencontres, des formations et des partenariats avec les écoles, les universités et les structures culturelles locales. Ces actions invitent à partager les savoirs, à éveiller le regard critique, et à rendre l’art accessible sans le simplifier. Transmettre, c’est construire un langage commun entre générations, disciplines et cultures, en s’appuyant sur l’image comme outil de dialogue.
Relier
Le CILA s’inscrit dans une géographie de liens : il souhaite tisser des collaborations entre artistes, chercheurs et institutions du Sud et du Nord de la Méditerranée. Ce réseau de circulations permettra de créer des échanges concrets — expositions, co-productions, publications, résidences croisées — et de construire des passerelles durables entre les contextes culturels. Relier, c’est reconnaître la richesse des diversités et faire de la mobilité une forme d’apprentissage mutuel.
Le Centre Interculturel Leila Alaoui naît de la conviction que l’image peut transformer notre manière de comprendre le monde. Inspiré par le regard de Leila Alaoui, le CILA fait de la photographie, de la vidéo et de l’écriture visuelle les vecteurs d’un dialogue entre art, mémoire et société.
Le Projet

Notre Histoire
Le Centre Interculturel Leila Alaoui (CILA) est un espace dédié à l’art, à la transmission et au dialogue culturel, inspiré par l’œuvre et l’esprit de Leila Alaoui, photographe et artiste visuelle franco-marocaine. Implanté dans la Tour des Abbés à Fontvieille, le CILA s’inscrit au croisement du patrimoine et de la création contemporaine. Il a pour vocation de devenir un laboratoire méditerranéen de l’image, un lieu de recherche, de production et de rencontres où se tissent les liens entre artistes, chercheurs et publics. À travers ses programmes, il interroge les représentations, valorise les récits pluriels et fait dialoguer les cultures du bassin méditerranéen dans une perspective ouverte et durable.
Leila Alaoui, à travers ses photographies et ses vidéos, a capturé les histoires de celles et ceux qui sont souvent oubliés ou marginalisés. Son travail, empreint d’une profonde humanité, a su toucher des vies et provoquer des réflexions sur des questions essentielles telles que l’identité, la migration et les frontières culturelles. Son regard, à la fois artistique et politique, défendait l’idée que représenter, c’est déjà réparer — que voir l’autre, c’est reconnaître son existence. Aujourd’hui, son œuvre continue de circuler dans les musées, les écoles et les consciences, rappelant la puissance de l’image comme langage universel.

La Tour des Abbés
Édifiée au XIIᵉ siècle par les moines de Montmajour, la Tour des Abbés est un témoin rare du patrimoine médiéval provençal. Conçue pour protéger une source et rendre justice, elle marque la naissance du village de Fontvieille. Ni château ni église, cette tour défensive, sobre et solide, incarne une architecture pensée pour durer — une présence de pierre, de lumière et de silence.
Au fil des siècles, elle a résisté aux guerres, aux transformations du paysage et à l’oubli. De tour de garde, elle est devenue symbole de résilience et de transmission. Au XXᵉ siècle, le peintre suisse Carl Liner en fait son atelier et sa maison de création. À sa mort, sa compagne en fait don à la commune, exprimant le vœu qu’elle demeure un lieu voué à la culture et à la création.
Depuis 2023, la Tour vit une nouvelle transformation sous l’égide du Centre Interculturel Leila Alaoui (CILA). Confiée à l’association pour quarante ans, elle est restaurée avec l’architecte du patrimoine Renzo Wieder (Palais des Papes, Abbaye de Sénanque). Le projet vise à faire de cette architecture un cadre vivant, non pas un décor figé, mais un lieu où l’histoire et la création se rencontrent.
En soutenant sa restauration, nous honorons la continuité de l’histoire, la vision de Carl Liner et l’engagement de Leila Alaoui pour un art ancré dans la dignité, le dialogue et la transmission.

CULTURE DIALOGUE Engagement Méditerranée

Le CILA est un projet porté par l'Association Leila Alaoui, avec une équipe passionnée de professionnels de l'art et de la culture, dévouée à promouvoir un dialogue interculturel sincère et enrichissant. Notre engagement est de créer un espace où chaque visiteur peut se sentir inspiré et connecté aux récits et aux cultures de la Méditerranée.
Nous vous invitons à découvrir notre centre, à participer à nos programmes et à rejoindre notre mission pour célébrer et préserver l'héritage de Leila Alaoui. Le CILA est un lieu de mémoire vivante et d'innovation culturelle, où l'art devient un pont entre les peuples et les époques.

